
« Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense ! ». On pourrait appliquer ce mot de Baudelaire à l’exercice de style que s’impose et propose Joséphine Lanesem avec brio dans son recueil Je serai ta cage et ta forêt. A partir de cinq mots choisis par ses proches et amis, elle compose un récit pour chacun, « comme une histoire sur mesure », à la manière d’un musicien inspiré, échevelé.
La plume de Joséphine, c’est la « plume du joséphin, oiseau azuré des glaciers ». C’est la plume de l’oiseau de Paradis niché dans la transparence éclatante de L’Arbre du Paradis, incarné par le souffle des pinceaux de Séraphine de Senlis (quelle merveilleuse mise en bouche que la première de couverture !). C’est un don, un abandon qui a le bon goût de l’enfance, de l’étrangeté, de l’intériorité. Comme l’a souligné une grenouille amoureuse d’un hortensia (mais-pas-que), c’est surtout une déclaration d’amour à ses proches et amis – et aussi une offrande généreuse à ses lecteurs.
J’ai lu quelque part que la vie est « responsablement heureuse, malgré sa mélancolie« . Même si je soupçonne Joséphine de venir d’une autre planète, nous sommes bel et bien sur Terre dans son livre. Les personnages que l’on rencontre sont souvent abîmés par la vie. Et pourtant la légèreté pointe le bout de son nez à chaque page.
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