Centenaire 4 – Madeleine et Léonie #18

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– Alors ?
– Alors quoi ?
– Eh bien, j’ai enfin trouvé une tenue de toute beauté. Qu’en dis-tu ?
– [regard furtif et oblique] Tordant et… approximatif.
– QUOI ?!
– Au Bal, au bal masqué, ohé, ohé.
– HEIN ?!
– Où sont les créoles, colliers, bracelets, bagues et autres breloques ? Tu imagines une Antillaise sans parure ? Faire fi de cette étrangeté locale serait une faute de goût abyssale ! Que dis-je ? Ce serait un fashion faux-pas, comme dirait l’autre zigue. Et au grain d’or !
– Comme si je l’ignorais. Il n’empêche qu’Andrea part avec moi – et pas toi !
– Tu oublies de dire que j’ai décidé de ne pas partir, bouffonne.
– Ah oui, c’est vrai, tu as la frousse de prendre l’avion.
– Moi ? Tu plaisantes ? En aucun cas, je ne suis aéradramaphobe.
– Ouvre les yeux. Tu vis dans le déni, pétocharde. Remarque, avec ta tronche de coloquinte farcie mais défraîchie, tu risques de ne pas passer les contrôles de sécurité et d’être embarquée par la P.A.F., la Police aux frontières.
– Pff. « Le véritable voyage, ce n’est pas de parcourir le désert ou de franchir de grandes distances sous-marines, c’est de parvenir en un point exceptionnel où la saveur de l’instant baigne tous les contours de la vie intérieure » (Saint-Ex). Et paf.
– « Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page » (Sainte-Augustine… Je féminise ou je prends l’accent British, au choix). Et re-paf.
– Une seule page ? Que nenni. Une seule phrase me suffit.
– Ah ! J’ai hâte d’y être ! Retrouver Man Clotilde et tous mes amis an tan lontan !
– Ah ah ! Ton accent kréyòl ne manque pas de piquant !
– T’inquiète. La méthode Assimil ne me quittera pas.
– Et quel âge a-t-elle, déjà, Man Clo-Clo ?
– C’est indiqué dans le titre de l’article, pauvre cloche.
– Centenaire… Si je ne m’abuse, ce mot désigne une personne, en l’espèce une antiquité, âgée de cent ans ou plus. Alors ?
Man Clotilde va fêter ses cent ans, vieille folle !
– [soupir faussement attendrissant] Et tu pars quand déjà ?
– Dans un mois, ma chère.
– Je te souhaite bien du plaisir car les moustiques sont très agressifs là-bas. Au fait, tu crèches chez qui ?
– Je te l’ai déjà dit.
– Bah oui mais les lecteurs, eux, l’ignorent, doudou en mwen.
– Chez Céleste, voyons.
– Elle est encore en vie, celle-là ?!
– A ce rythme-là, on va finir en Page introuvable. Ce serait bien dommage pour terminer l’année que je vous souhaite des plus plaisantes, cher Lecteur. Léonie, tu veux ajouter un mot ?
– Nan. Moi pas vouloir participer à cette mascarade. Chacun est libre de décider ce qui est souhaitable pour lui.
– [à part soi. Mon petit doigt me dit qu’elle ne fera pas de vieux os].

À l’année prochaine !

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© andrea couturet
Décembre 2017

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