Belle

Notre-Dame de Paris, un roman, des chansons, une année,
Ombrageuse, cette année, sous les arbres du parc d’une Maison blanche,
Trop blanche – partout du blanc, dans les herbes folles, dans sa tête,
Regardez-le, il a perdu sa beauté dans celle d’une jeune fille qui l’a quitté un mois plus tôt.
Esmeralda, désormais, danse pour lui dans sa tête.

Dans la salle commune, des corps tanguent, s’agitent ou s’immobilisent
Au rythme de ceux qui courent comme des fous furieux après la rondeur d’un ballon
Magnifié par des maillots imprégnés d’eau, de sang, de sel,
En boucle, cette chanson, en boucle dans sa tête, devant la lucarne rectangulaire.

Dans sa caboche un peu abîmée, cette année-là,
Esmeralda sans fioritures dans la voix du loup-garou,

Pour rendre plus douce la profondeur de sa douleur, pour
Apprivoiser au mieux la blancheur des lieux,
Reconquérir la vie, l’épouser – à nouveau – pour toujours peut-être.
Infiniment, il escorte la jeune et belle gitane dans
Sa chambre, dans ses rêves, dans sa tête en feu.

[Esmeralda]___[estampe]_Yves_A_btv1b8437497r


Ma participation n° 1 au Jeu 46, Acrostiche proposé par La Licorne du blog Filigrane.
Deux contraintes, ce mois-ci : Un titre imposé (Belle) et un texte en forme d’acrostiche pour rendre hommage à Notre-Dame de Paris.

Illustration. Esmeralda, Estampe, A. Yves, graveur, 1836, Gallica

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