Sur un papier vieilli, terni, une fillette me dévisage. Un fond gris au cadre blanc, une photographie sans âge. Trois ans à peine, en culotte courte, elle se distingue allègrement. Elle vient à moi faussement facultative et je surprends dans son approche une séduction désinvolte et fraîche. Sa jeunesse m’offense. Ses avances demeurent honnêtes mais je ne puis la rejoindre : à jamais je suis perdue car j’ai grandi. Sur d’autres visages jaunis, je perçois le défilé des âges… Dans une quotidienneté sans harmonie, sans éclat de sympathie. Entre ces masques sombres et sages, se joue une duplicité farouche, maligne à faire fondre le Miroir. Car d’outre-tombe, l’œil du Maître ne cherche qu’à envahir ma nature de sa propre authenticité. Et dans une pantomime d’absence grotesque, les masques aiguisent alors une rumeur folâtre : la petite fille que j’étais me prend pour son jouet.
…
Dans cette vaste projection blafarde, de lourdes menaces pèsent sur ma liberté.
Elle est remplie de vitalité cette petite fille, ça se lit…
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Une petite fille « lisible », voyez-vous cela ! 🙂
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Cette petite fille est toujours là et c’est tant mieux.
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Tu ne le vois pas mais la petite fille rougit !
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En voilà un texte qu’il est beau et bien écrit, qu’on dirait, chez moi, là-bas. C’est un plaisir à chaque fois…
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Dites-moi… les commentaires sur votre blog, ils passent à la trappe ?
🙂
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