OuLiPo. Poème fondu. 6

sous la lune l’été
comme une chanson
toujours une flamme ronde

ivre de rire
la voix raconte
l’éclat d’un regard

« Le poème fondu consiste à tirer, d’un poème donné, un autre poème plus court, par exemple d’un sonnet, un haïku. » (suite de la définition sur oulipo.net).


D’après Rhénanes de Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Eaux-fortes_pour_'Alcools'_de_Guillaume_[...]Marcoussis_Louis_btv1b52508499c (1)
Nuit rhénane

Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme

Écoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été

Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire

Illustration. Eaux-fortes pour Alcools, Louis Marcoussis, graveur, 1934, Bnf-Gallica

14 Replies to “OuLiPo. Poème fondu. 6”

      1. ahah oh non pas de méprise, j’aime bien ces croisements, au contraire. Cela enrichit le partage. Et puis c’est amusant de voir des références communes pour une variété de textes et de création différentes.

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